Nous voici à la fin de notre série d’articles sur le dimanche, dont chacun doit pouvoir mesurer l’importance pour la foi et la vie chrétienne, l’enjeu étant de sanctifier le dimanche.
Sanctifier le dimanche, c’est proposer d’en faire un jour sous le regard de Dieu, d’en faire vraiment le jour du Seigneur. Depuis trop longtemps, le dimanche s’est réduit à l’obligation d’aller à la messe, l’aspect très réducteur pour la vie chrétienne. Pour que le dimanche soit pleinement le jour du Seigneur, on pourrait en déployer toutes les facettes : jour de la rencontre, de la table eucharistique et du partage, de la prière, de la lecture de l’Écriture, de l’espérance et de la fête. Alors, c’est toute l’existence chrétienne qui est touchée et transformée par lui.
La sanctification du dimanche a toujours comporté plusieurs dimensions qu’il serait intéressant de remettre en valeur aujourd’hui : catéchèse à travers la prédication, prière des laudes et des vêpres, partage avec les plus démunis, repos du cœur qui prend le temps de se mettre à l’écoute du Seigneur. Alors, le dimanche inscrit, au beau milieu du temps social, un espace de gratuité dont notre société, obnubilée par le productivisme et la rentabilité, a un immense besoin. Comment pourrait-on sanctifier le dimanche sans que le droit au repos soit respecté ? En affirmant la nécessité de la sanctification du dimanche, l’Église veut éviter que la vie familiale et sociale ne soit déstabilisée, voire détruite par un repos pris n’importe quel jour de la semaine. Elle y tient encore pour que les chrétiens puissent participer à leur culte propre ce jour-là ainsi qu’aux différents aspects du dimanche chrétien. L’Église rend alors service à la société en témoignant de ce qui la fait vivre.
Quant à l’obligation de sanctifier le dimanche en participant à la messe, ce n’est pas une simple obligation juridique. La rencontre dominicale avec le Seigneur ne peut se comprendre qu’au cœur d’une relation d’amour, comme s’il s’agissait d’un rendez-vous auquel on ne peut se soustraire, tant il est important pour soi, pour les autres et la société qui nous entoure.
Retrouver le sens chrétien du dimanche est un problème pastoral urgent, non pas en multipliant à l’excès le nombre des célébrations eucharistiques, au risque d’épuiser les prêtres et d’en arriver à des célébrations peu vivantes pour des assemblées trop restreintes. Il s’agit de mieux faire le lien entre des temps catéchétiques proposés à tous, dont la tâche est l’éducation de la foi, et la célébration eucharistique dominicale qui est le sommet de l’expression de la foi. Il y aurait aussi à retrouver, dans nos célébrations, l’éducation à des attitudes intérieures de silence, d’écoute et de prière. C’est en faisant silence qu’on peut écouter Dieu qui vient nous parler, c’est en priant que l’on apprend à prier. Enfin, dans le climat d’égocentrisme et d’individualisme qui prévaut dans nos sociétés et notre culture, il est important de proposer le dimanche comme le moment privilégié d’une authentique expérience d’une communauté chrétienne rassemblée.
La sanctification du dimanche est essentielle à la vie et parfois à la survie de nos communautés chrétiennes. Jour-symbole des réalités et des contenus que la foi proclame et propose, le dimanche porte en lui une valeur si fondamentale que nul chrétien ne peut se départir de le sanctifier.