Toute messe réunissant une assemblée comporte quatre processions. Dans la procession, du latin « procedere » qui signifie « s’avancer », on ne se déplace pas comme dans la vie courante ; on manifeste avec calme et dignité l’importance de l’action qui se déroule.
À l’ouverture
Chaque fois qu’il le peut, le prêtre qui préside n’entre pas seul, mais normalement précédé, des autres ministres, des jeunes au service de l’autel, de fidèles portant la croix, des luminaires, l’encensoir (s’il n’y a ni ministre, ni servant de messe) on chante alors le chant d’entrée. Le but de cette procession n’est pas de faire beau ou solennel, mais de manifester que c’est toute l’Église qui marche à la rencontre de son Seigneur. Il est alors important que, partant de la sacristie, elle traverse l’assemblée
Avant l’Évangile.
Pour que cette procession puisse avoir lieu, il faut que la paroisse dispose d’un évangéliaire que l’on apporte solennellement pour la proclamation de l’Évangile. Ce livre aura été apporté à la procession d’entrée et déposé sur l’autel. Pendant le chant de l’Alléluia, le prêtre ou le diacre qui proclamera l’Évangile va chercher le livre sur l’autel. Ceux qui portent l’encensoir et les cierges l’attendent au pied de l’autel. Le lecteur, tenant le livre à bout de bras, se rend alors à l’ambon, entouré de ceux qui portent encensoir et luminaires. Ceux-ci se tiennent debout, tournés vers l’ambon, manifestant ainsi le respect particulier dû à l’Évangile du Christ. La proclamation achevée, l’Évangéliaire reste à l’ambon, sa place normale.
La procession des dons.
Normalement, le pain et le vin, ainsi que les autres objets nécessaires à la liturgie eucharistique (patène, burettes, calice, coupelles, ciboire, corporal, purificatoire, manuterge) ne se trouvent pas sur l’autel dès le début de la célébration. Une distance minimale entre l’autel et le lieu où sont le pain et le vin signifiera qu’on passe de la liturgie de la Parole à la liturgie de la Table. « Il est bien que la participation des fidèles se manifeste par l’offrande du pain et du vin… » (P. G. M. R n° 140).
Cette présentation donne lieu à une procession qui permet à chacun de déposer, avec le pain et le vin, sa propre vie en offrande. Pour cela, la procession des dons doit revêtir une forme de sobriété et ne comporter ni les burettes, ni le missel, ni toute sorte d’objets qui ne font pas mémoire de la Cène du Seigneur. Pendant qu’elle se déroule, on peut chanter ou jouer de la musique.
À la communion.
Trop souvent, nos démarches de communion ne sont pas des processions. Pourtant, il s’y joue, quelque chose d’essentiel : la préparation intérieure à recevoir le don que Dieu nous fait de sa vie. L’agitation, le brouhaha empêchent cette attitude intérieure.
Il suffirait, pour donner à ce moment toute sa dignité, que deux servants d’autel ou deux membres de l’équipe liturgique aillent chercher les fidèles au fond de l’église. Chacun trouve ainsi sa place au fur et à mesure que la procession s’avance sans précipitation et peut se préparer à recevoir le Corps du Christ. Un chant peut aussi accompagner cette démarche.
Ainsi, à travers ces différentes processions, chacun peut physiquement effectuer le déplacement et se laisser transporter, déplacer, convertir. A une condition : que les processions soient belles par leur simplicité, leur dépouillement et leur dignité.