En Israël une fragile oasis de paix

Pas besoin d’être militant pour vivre à Neve Shalom Enregistrer au format PDF

Un village coopératif
Mardi 30 décembre 2014 — Dernier ajout mercredi 31 décembre 2014
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Il y a quarante-cinq ans, un dominicain d’origine juive Bruno Hussar fondait le village de Neve Shalom, où Juifs et Arabes d’Israël essaient de « vivre ensemble »et de sortir du conflit qui déchire le Proche-Orient. Neve Shalom est un village coopératif composé d’autant d’Israéliens juifs qu’arabes (chrétiens et musulmans), où chacun respecte sa propre identité et reconnaît celle de l’autre. Cette oasis de paix apparaît comme une utopie alors que le contexte politique global semble de plus en plus bloqué entre Israéliens et Palestiniens.

Créé en 1970 et situé entre Jérusalem et Tel-Aviv, le village coopératif de Neve Shalom voit cohabiter harmonieusement Israéliens juifs et arabes. Ses 270 habitants veulent prouver au monde que vivre ensemble est possible en Terre Sainte.

« Et mon peuple habitera dans une oasis de paix » C’est cette phrase d’Isaïe (32, 18) qui inspira à Bruno Hussar le nom de ce village planté sur la colline. « Neve Shalom- Wahat As-Salam » sont les traductions en hébreu et en arabe de l’expression biblique. Oasis de paix, enclave pacifique, utopie contemporaine , Neve Shalom propose à ses 270 habitants juifs et arabes d’Israël de sortir du conflit qui déchire la Terre sainte depuis des décennies en appliquant littéralement le principe du vivre ensemble respectant mutuellement son identité. Deux comités se réunissent plusieurs fois par mois pour organiser la vie du village : l’ « Amouta » chargée des différentes institutions éducatives et l’ « Agouda » qui fait office de mairie. Les habitants de ce village partagent au moins une conviction : celle que les citoyens arabes (un israélien sur cinq) devraient être égaux des juifs dans ce pays.

L’école primaire du « village de la paix » est la première en Israël à dispenser un enseignement bilingue, biculturel et laique. Jusqu’à 13 ans les enfants y sont éduqués dans la compréhension de leurs différences, « pour les rendre capables de la paix dont nous avons été nous mêmes incapables » selon le vœux de Bruno Hussar. L’école en a inspiré quatre autres dans le pays , et 90% de ses élèves actuels ne viennent pas du village mais des environs. ….  « Un millier de faciliteurs formés ici œuvrent désormais, dans des organismes, pour la paix en Israël et en Palestine se fécilite la directrice Nava Sonnenschein. Et récemment, poursuit-elle, nous avons aussi formé 200 journalistes. Ici ils ont appris à s’intéresser au point de vue adverse. » Existe aussi dans ce village un « centre spirituel pluraliste » qui propose des enseignements ouverts sur toutes les religions. Il y a enfin la « doumia » lieu de silence unique en son genre imaginé par Bruno Hussar. « Neve Shalom n’est pas une histoire de syncrétisme. Chacun est qui il est et garde son identité propre. Nous avons simplement fait le choix de vivre ensemble » témoigne Anne Le Meignen qui fait partie des pionniers de ce projet visionnaire.

Source La Croix 29/12/2014

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