Les espaces de l’église Enregistrer au format PDF

Mardi 19 juillet 2016
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Maison de Dieu et maison du peuple de Dieu, l’église doit assumer plusieurs fonctions essentielles à la vie de la communauté chrétienne, et cela depuis les premiers siècles.

Elle est, tout à la fois, lieu de rencontre des frères, lieu d’enseignement de la foi, lieu d’adoration et de prière, lieu de célébration des sacrements, lieu mémorial et signe au milieu du monde. De ce fait, nos églises comportent des espaces variés définis par leur fonction.

Le porche s’est développé à l’époque médiévale. Souvent sur le côté sud, le côté du soleil, il est un lieu d’accueil et d’entrée dans l’église. Pendant longtemps, au moins jusqu’à l’époque gothique, il ouvrait sur un narthex.

Le narthex était une sorte d’avant-nef, un genre de vestibule interne, ouvert sur la nef mais clos sur l’extérieur. On y célébrait les baptêmes en cas d’absence de fonts baptismaux ; on y recevait les possédés, les marginaux et les pénitents publics auxquels l’accès à la nef était interdit. Avec l’architecture gothique, ils sont réduits en taille, s’ouvrent davantage vers l’intérieur de l’église et deviennent une simple avant-nef. On trouve encore ce type d’espace sous les tribunes des orgues, en fond de nef ; un certain nombre de chapelles ou d’églises de Bretagne en possèdent soit au fond, au porche principal, soit sur les côtés si la porte principale s’y trouve.

La nef désignait, dans les basiliques civiles, une salle en longueur allant du portail à l’hémicycle. Après l’édit de Constantin (313), les communautés chrétiennes construisent les églises sur le schéma des basiliques romaines. La nef est alors cette partie qui va de la façade à la croisée des transepts ou à d’éventuels collatéraux qu’on appellera les bas-côtés. C’est le lieu où se tiennent les fidèles lors des célébrations.

Les transepts forment une nef transversale qui coupe à angle droit la nef principale et donnent à l’église la forme d’une croix. Dans les églises d’Occident, la nef a longtemps été séparée du chœur et elle l’est encore parfois par une barrière de pierre ou de bois (le chancel), un jubé ou des grilles. En Orient, cette séparation est appelé « Iconostase » parce qu’elle est constituée d’icônes.

Jusqu’à une époque récente, la nef et les transepts n’avaient ni bancs ni chaises. Ils permettaient une libre circulation des fidèles pendant les offices.

Le chœur est le lieu où se trouvent l’autel principal orné d’un retable pour les plus anciens, l’ambon, le siège de présidence et parfois le tabernacle. Les liturgies s’y déroulent. On y trouve parfois des stalles, sièges en bois, souvent richement sculptés, où les chanoines se plaçaient pour chanter l’office ou assister aux différentes liturgies. Le chœur s’achève soit par une abside soit par un mur plein. C’est aussi dans cette partie de l’église que se tenaient les chantres.

Le déambulatoire entoure le chœur dans les cathédrales et les grandes églises. C’est un espace de circulation qui, tout en protégeant le chœur de la foule, permettait les processions, la visite des pèlerins aux tombeaux des saints placés dans les cryptes, sous le chœur. Le déambulatoire desservait aussi les nombreuses chapelles réparties dans l’abside et où les prêtres célébraient leur messe privée quotidienne. Certaines églises, très vastes, peuvent avoir un double déambulatoire.

Nos églises ont évolué au cours des siècles pour répondre aux nécessités de la liturgie et aux besoins des fidèles. Elles évolueront encore. L’important est que les fidèles et nombreux visiteurs qui les arpentent ou y prient puissent en découvrir le sens.

Serge Kerrien

Vos témoignages

  • Patrick Scholtz 27 août 2016 09:28

    Merci pour ce descriptif court et minutieux des différentes parties de nos égises et chapelles.

    Avec la fréquentation en hausse des lieux de prière en dehors des moments de culte, un tel article serait le bienvenue en signe d’accueil à l’entrée des nombreuses chapelles d’Erquy.

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