Dans le sillage de Jean-Paul II et Benoît XVI, le pape François compte bien faire vivre lui aussi « l’esprit d’Assise », au cœur d’une époque marquée par une « guerre mondiale par morceaux », selon l’expression qui lui est chère. Il retournera donc dans la petite ville d’Ombrie pour la 30e édition des Rencontres internationales pour la paix organisées par la communauté de Sant’Egidio. Ce grand rassemblement promet d’être historique. Au total, 400 délégations de responsables religieux et politiques participeront à cette rencontre. « Les chrétiens seront réunis à très haut niveau », indique Marco Impagliazzo, président de Sant’Egidio. L’archevêque de Cantorbéry, Justin Welby, sera notamment présent, de même que le patriarche de Constantinople, Bartholomeos Ier, un « ami » du pape François.
- Pape François - « l’esprit d’Assise
Le monde musulman sera aussi largement représenté, « de l’Indonésie au Maroc ». Plusieurs personnalités de l’université égyptienne d’Al-Azhar sont annoncées, même si la présence du grand imam Ahmed Al Tayyeb, reçu récemment au Vatican, doit encore être confirmée. « Cette nouvelle rencontre d’Assise n’est pas seulement un souvenir de celle de 1986, affirme le président de Sant’Egidio, il s’agit de se réunir car il y a urgence face à l’explosion de la violence sur une base religieuse. » L’enjeu, dit-il, est de « désolidariser totalement violence et religions ».
Comme ce fut déjà le cas en 2011, lorsque Benoît XVI se rendit à Assise pour marquer les 25 ans de cette rencontre interreligieuse, des non-croyants seront présents. « L’intitulé de la rencontre est “Soif de paix, religions et cultures en dialogue”, rappelle Marco Impagliazzo, des personnalités humanistes se joindront à nous dans une démarche commune ». « En trente ans, le contexte a changé, de la guerre froide à l’expansion du terrorisme, assure le président de Sant’Egidio. Notre responsabilité en est d’autant plus forte. Les religions sont conscientes qu’elles ne peuvent désormais pas faire autrement que de marcher dans la même direction, avec la paix pour objectif. »
source La Croix 22 août 2016