Le dimanche, jour eucharistique Enregistrer au format PDF

Vendredi 8 septembre 2017
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« Si le dimanche est le jour de la résurrection, il n’est pas seulement le souvenir d’un évènement passé : il est la célébration de la présence vivante du Ressuscité au milieu des siens (Dies Domini n° 31).

Cela induit qu’avant d’être un précepte à accomplir, l’eucharistie dominicale irrigue la vie chrétienne dont elle est, comme le rappelle Vatican II, la source et le sommet.

1° Un jour pour rendre grâce

Lorsque l’Église célèbre l’eucharistie au cours du dimanche, elle rappelle que le chrétien rend grâce, avec le Christ, pour les dons de Dieu. Nous suscitons souvent de Dieu des réponses à nos demandes ; nous sommes plus avares de merci et d’action de grâce. Si nous considérons que le dimanche est jour eucharistique, l’action de grâce doit l’illuminer. Bien sûr en participant à l’Eucharistie, mais aussi en donnant gratuitement à Dieu de notre temps pour entrer en conversation avec lui, de notre énergie pour l’annoncer et servir les autres. L’eucharistie est grâce. Le dimanche est ce jour où le chrétien est invité à entrer avec Dieu dans un échange de gratuité, de grâce, pour que sa vie soit tout entière action de grâce.

2° Au cœur de la vie de l’Église

Le dimanche ne serait pas totalement eucharistique s’il conduisait à une pratique individuelle : « J’ai eu ma messe ». La vie eucharistique ne saurait être solitaire. L’eucharistie dominicale ne construit pas des croyants juxtaposés, mais réalise le mystère de l’Église. Prétendre croire et ne pas pratiquer le rassemblement dominical, c’est réduire la foi en un cœur à cœur avec Dieu et alors manquer à l’Église, Corps du Christ. Plus encore, pour être totalement Eucharistique, le dimanche se doit d’être épiphanie de l’Église, d’une Église visible au milieu du monde et dont le dimanche est le rendez-vous, à un moment où la société civile cherche à le banaliser. Notre sens du dimanche et de l’Eucharistie en sera approfondi et notre pastorale du dimanche renouvelée.

3° Pour servir les autres

« L’Eucharistie est un évènement de fraternité et un appel à vivre la fraternité. » (Dies Domini 72). Cette dimension de l’Eucharistie dominicale mérite une attention particulière. La célébration a rappelé qu’on ne peut être chrétien seul et qu’elle est source d’une solidarité à vivre. Nos eucharisties seraient vaines si, à la suite et à l’imitation du Seigneur qui nous partage sa vie, nous ne portions pas, le dimanche, l’attention aux personnes malades, isolées ou dans la détresse. La charité ne manque ni de moyens ni de sollicitations. Portant une attention plus grande à leur famille, à leurs proches - le repas dominical sert à cela - consacrant du temps à une action caritative, à l’exercice d’une forme de bénévolat, à l’écoute de celles et ceux qui attendent la sortie de la messe pour enfin parler à quelqu’un, les chrétiens donneraient un authentique témoignage de la charité du Christ. Notre société porte d’immenses solitudes. En ouvrant le cœur et l’intelligence du chrétien à l’attention aux autres et à leur service, l’Eucharistie dominicale non seulement construit une Eglise fraternelle mais crée une sociabilité nécessaire au vivre ensemble. L’enjeu du dimanche comme jour eucharistique est immense. Source et sommet de la vie chrétienne, il fait du chrétien un être du rendre grâce et de l’Église, Corps du Christ, un serviteur de l’humanité. Alors le dimanche, jour eucharistique, est clairement prophétique puisqu’il annonce le salut à tout homme.

Serge Kerrien
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