Le dimanche, jour de l’Église Enregistrer au format PDF

Mardi 11 juillet 2017
0 vote

Au n° 34 de « Dies Domini », Jean-Paul II rappelle la dimension ecclésiale de la messe dominicale et en tire des conséquences pastorales qui peuvent nous aider à prendre les justes décisions.

L’assemblée eucharistique dominicale.

Dès les débuts de l’Église, les chrétiens sanctifient le dimanche de façon spécifique en tenant une assemblée eucharistique. La dimension communautaire et ecclésiale en est déjà bien perçue. Mais le dimanche n’est pas seulement le jour de la célébration eucharistique ; il comporte des temps de catéchèse et de convivialité. L’assemblée dominicale et ses périphériques deviennent le lieu où se construisent, s’entretiennent et s’affirment l’identité chrétienne et l’Église. En participant à l’assemblée dominicale, le chrétien exprime et réalise son appartenance à l’Église.

L’apprentissage de l’Église célébrante, enseignante, servante.

Le rassemblement dominical n’a pas comme seul but la célébration de l’eucharistie. À travers ce que l’eucharistie donne à vivre, comme dans ce qui précède et ce qui suit, le chrétien découvre et apprend ce qu’est l’Église. Il apprend que si elle est une, elle n’est pas uniforme. Il découvre que si elle est une institution structurée, elle est d’abord le mystère du corps du Christ. La célébration eucharistique lui fait expérimenter l’Église en prière comme acte de louange. Il approfondit et enrichit son sens de l’Église comme lieu du service des autres, de l’apprentissage de la vie fraternelle, comme chemin permanent de conversion et d’engagement dans la vie des hommes. Quant à la catéchèse, elle trouve toute sa place le dimanche à la fois dans la célébration liturgique, catéchisante par elle-même, et dans des temps spécifiques proposés au cours de la journée pour tous les chrétiens, quel que soit leur âge.

Des conséquences pastorales.

Si le dimanche est considéré, comme le jour de l’Église, la dimension communautaire doit trouver sa place, tant dans la célébration dominicale que dans le choix des lieux où l’eucharistie est célébrée. C’est là que s’affirme le sens de la communauté et qu’elle se construit. La célébration eucharistique paroissiale prime sur toutes les autres célébrations. La seconde conséquence tient à la figure de l’assemblée. C’est une assemblée aux visages et aux âges variés qui est appelée à célébrer. Au-delà de la particularité des engagements, des courants de spiritualité, des mouvements d’Église, des communautés religieuses, tous se retrouvent pour louer le Seigneur d’une même voix et lui rendre grâce d’un même cœur. L’assemblée favorise ainsi l’apprentissage de l’Église et de la vie ecclésiale particulièrement pour les enfants et leurs parents. Dès lors, à favoriser les messes de groupes, on risquerait de créer des chapelles au lieu de construire l’Église. Ainsi, quand la dimension ecclésiale du dimanche est prise en compte et réalisée, le dimanche reste bien ce jour où, autour de l’eucharistie, l’Église se construit comme mystère d’union trinitaire et comme société humaine chargée de porter au monde l’Évangile. Il convient donc de penser le dimanche en tenant compte des missions de l’Église : célébrer, enseigner, servir. Il serait important que les baptisés redécouvrent l’ensemble des aspects du dimanche. Il est, non seulement le jour où l’assemblée des chrétiens se réunit, mais aussi le jour où la communauté, enseignée et nourrie, sert les hommes et témoigne de la Bonne Nouvelle. C’était nettement le souhait des orientations diocésaines « Eucharistie-Dimanche » qu’il ne faudrait pas oublier trop vite.

Serge Kerrien
Revenir en haut