Extrait : "L’aumône, la prière et le jeûne – le triptyque que décline l’Évangile pour concrétiser cet appel – touchent à des fondamentaux de la vie, dans notre rapport à Dieu, à autrui et à soi-même. C’est un triptyque universel, « interreligieux ». Des rapprochements peuvent être établis avec d’autres triptyques : celui de la vie religieuse que sont les trois vœux, de pauvreté d’obéissance et de chasteté ou celui que Thérèse d’Avila expose longuement dans la première partie de son Chemin de perfection, le détachement, l’humilité et l’amour mutuel. Il n’y a pas la fascination géométrique devant une série de triangles mais trois manières d’exprimer le combat spirituel et des enjeux de notre conversion pascale…. Dans l’esprit thérèsien être pauvre, c’est être détaché, c’est à dire libre, c’est à dire profondément attaché à Dieu seul. Cela ne concerne pas uniquement les bien matériels. On peut être attachés à ses talents, ses vertus, et mêmes aux grâces reçues. On peut être riche de sa pauvreté…. La prière n’est pas logorrhée mais adresse au Père ressaisie comme une épure dans la prière du Pater … “Que ta volonté soit faite” Ce se sera toujours la condition et l’horizon de toute vie de prière. Le jeûne « Le jeune 3e pan du triptyque des cendres, peut être relié au vœu de chasteté, dont l’enjeu est la mise à distance de l’instinct de dévoration qui menace tout amour mutuel. Jeûner pour aimer, pour donner, pour prier, jeûner pour être libre ».
source La Croix 18 février 2015