L’homme et les technosciences

La tentation transhumaniste Enregistrer au format PDF

Les technosciences ou l’illusion de la toute-puissance
Samedi 13 décembre 2014 — Dernier ajout lundi 14 mai 2018
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La 89e édition des Semaines sociales de France, qui s’est déroulée à l’Université catholique de Lille les 22 et 23 novembre 2014, avait choisi le thème « L’homme et les technosciences, le défi ».

En effet depuis le début des années 2000 le débat agite la communauté intellectuelle et scientifique : l’homme va-t-il s’affranchir radicalement de ses propres limites biologiques ? Cette aspiration, vieille comme les mythes grecs et omniprésente dans la science fiction, n’est pas nouvelle. Mais les avancées convergentes de la science dans les domaines des nanotechnologies, des biotechnologies, de l’informatique et des sciences cognitives lui ont donné une nouvelle vigueur. De plus en plus les frontières s’estompent entre « le naturel et l’artificiel, le normal et le pathologique, ou encore le soin et l’amélioration ». Surtout, il s’agit cette fois d’une augmentation potentielle de nos capacités physiques ou cognitives, qui passerait par une action directe sur notre corps. Cette perspective, qualifiée de « transhumanisme », « suscite des réactions très contrastées qui vont de l’effroi à l’enthousiasme, en passant par l’anxiété ou le plus grand scepticisme » souligne le Centre d’analyse stratégique dans une note de synthèse de 2012….

Les conclusions des Semaines sociales font apparaître des ambiguïtés mises en relief par plusieurs personnalités : Nathalie Sarthou-Lajus, rédactrice en chef adjointe de la revue Etudes, évoquant l’exemple des robots : « Inventés au départ pour suppléer des déficiences physiques chez certaines personnes, ils deviennent des fétiches qui tendent à pallier les manques de relations humaines  » ; le théologien et philosophe Frédéric Rognon dont le constat est voisin : « Les nouvelles technologies ne sont ni bonnes ni mauvaises, elles produisent simultanément des effets positifs et des effets destructeurs. Que penser de la mode des « selfies », symboles de la tendance humaine à se regarder ? Si les nouvelles technologies recourbent l’homme sur lui-même, elles l’aliènent. Seule l’altérité peut le libérer de cette aliénation s’il retrouve le prochain  ».

Marie-Jo Thiel, théologienne et médecin a mis également en garde contre cette illusion de toute puissance : « Elle occulte notre talon d’Achille. Mais quand survient notre vieillissement, puis notre mort, nous avons l’impression d’avoir été trompés. Les nouvelles technologies augmentent les capacités de l’homme mais elles n’humanisent pas.  ».

sources : Journal La Croix des 14 octobre et 24 novembre 2014

Web : http://www.ssf-fr.org/ssf

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