La profession de foi Enregistrer au format PDF

Dimanche 25 mars 2018 — Dernier ajout mardi 15 mai 2018
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Le symbole, ou profession de foi, vise à ce que tout le peuple rassemblé réponde à la parole de Dieu… et, en professant la règle de la foi dans une formule approuvée pour l’usage liturgique, se rappelle et professe les grands mystères de la foi avant que ne commence leur célébration dans l’Eucharistie (P. G. M. R. 67).

Un symbole.

Dans le langage courant, le mot « symbole » renvoie à quelque chose d’irréel. Ainsi quand on parle de la présence symbolique de quelqu’un à une réunion c’est pour dire qu’il n’y a pas été très présent. Alors, pourquoi parle-t-on de « Symbole des Apôtres » ou de « Symbole de Nicée-Constantinople » pour évoquer le « Credo » ?

Le mot vient du verbe grec « sumballeïn » qui signifie mettre ensemble, rassembler. Le « sumbolon » désignait une pièce, souvent en terre cuite, dont deux villes, deux familles gardaient une moitié après l’avoir cassée. Pouvoir raccorder les deux moitiés manifestait qu’on avait bien affaire à l’autre partie avec laquelle on avait passé un contrat ou fait alliance.

Pourquoi le Credo est-il un symbole ?

Individuellement, aucun fidèle ne peut dire que sa foi est celle de toute l’Église. À lui seul, il n’est pas l’Église. Par le Credo, il rassemble sa foi à la foi de tous les fidèles et, en premier lieu, à la foi de l’assemblée dans laquelle il se trouve. Le Credo est donc le symbole de la foi d’une assemblée, le moyen par lequel, dans toutes leurs diversités, les fidèles expriment une foi commune. De plus, par le Credo, une assemblée locale rejoint la foi de toutes les autres assemblées chrétiennes réunies le dimanche à travers le monde. Par ailleurs, la foi est un don de Dieu. Par le Credo, nous nous unissons à Dieu en exprimant notre foi à Celui qui nous la donne. Le Credo est donc un acte de communion entre les membres d’une même assemblée, entre toutes les assemblées et avec Dieu.

Plusieurs symboles.

La profession de foi a connu de nombreuses formulations dans la tradition. Il nous en reste trois.

  • La profession de foi baptismale, sous forme de questions-réponses, est conservée dans le rite du baptême et à la Vigile pascale.
  • Le symbole des Apôtres est un résumé de la foi enseignée aux catéchumènes et dont ils devaient faire la proclamation publique au cours de leur baptême. C’est un texte catéchétique.
  • Le symbole de Nicée-Constantinople est un texte théologique et conciliaire dont la formulation résulte de débats théologiques des premiers siècles de l’Église et d’une volonté de rigueur dans l’expression de la foi. Il sera inséré dans la liturgie au 6e siècle, en Orient. Il apparaît à Rome au 9e siècle et il est chanté plutôt que récité.

Sa construction.

Le cœur du Credo est la foi au Christ né de la Vierge Marie, mort, ressuscité et qui viendra dans la gloire. La partie qui précède concerne la foi en Dieu, Père créateur, la troisième partie concerne l’Esprit Saint et ses œuvres que sont l’Église, la communion des saints, la rémission des péchés, la résurrection de la chair, la vie éternelle.

Une invitation à vivre.

Bien plus qu’un catalogue de vérités à croire, de définitions compliquées, le Credo est une invitation à vivre au quotidien une histoire d’amour avec ce Dieu Trinité qui, par amour, a fait alliance avec son peuple. Et cette alliance passe par un évènement central, le mystère pascal du Christ. En proclamant « Je crois » et « amen », nous répondons à l’appel de Dieu, nous nous engageons à le suivre, à vivre du Christ, à laisser l’Esprit agir en nous ; donc à nous convertir.

Serge Kerrien

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