Si aujourd’hui, on associe la paix à la nuit de Noël, au Moyen-Âge, la messe de Minuit n’avait rien d’une messe recueillie. Jusqu’au milieu du 19e siècle, les célébrations dominicales sont très indisciplinées. À Noël, c’était le débordement assuré nous dit Alain Cabantous. [1]
Cette messe se passe la nuit, avec tout ce que cela représente comme symbolique de la transgression. Souvent, les gens ont fait la fête avant minuit, même si c’est interdit et arrivent éméchés. On pouvait entendre des bruits incongrus : les clochettes, des instruments nouveaux, comme les castagnettes et la guitare en Espagne. Les laïcs participent, lors de défilés de bergers, avec des offrandes à l’Enfant Jésus.
Cette dimension de « fête de village » relève plus du folklore local que de la célébration religieuse et, perdure à travers les siècles.
Aujourd’hui encore, certains viendront assister à la messe de Noël pour des raisons de traditions, de communion au sens social du terme et pour des raisons spirituelles. Cela reste un marqueur, un temps fort de l’année.
Dom Jean-Yves Urvoy, curé doyen d’Arles (Bouches du Rhône) constate que, dans un monde de plus en plus désespéré, il y a une vraie recherche de la trêve de Noël. Même si c’est une tradition familiale qui nous y conduit, il y a une secrète espérance de recevoir quelque chose de plus profond. L’Enfant Jésus se fait accueillant pour tout le monde.
C’est pour nous l’occasion d’affirmer notre engagement de Chrétien, heureux de partager avec toute la communauté l’espoir que nous portons pour un monde qui mettra ses pas dans ceux du Christ.