Homélie pour l’Ascension du Seigneur Enregistrer au format PDF

Vendredi 22 mai 2020
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Année A - Actes des Apôtres 1, 1-11, Éphésiens 1, 17-23 et Mathieu 28, 16-20

Le mystère de l’Ascension du Seigneur est très important pour l’Église.

Il marque la fin d’une forme de présence du Seigneur ressuscité pour les disciples qui sont regroupés une dernière fois autour de lui.

Il les quitte, alors se fait sentir pour eux l’absence du Maître.

Ils se rappellent toutefois qu’il leur avait indiqué qu’il sera toujours avec eux : « Et moi, je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde ». (Mathieu 28, 20)

Comment comprendre ce mystère d’une absence-présence ?

Mettons-nous à la place des premiers disciples.

Ils se rappellent avec joie les années de la vie terrestre de Jésus.

Ils se souviennent de sa prédication, puis de sa dernière semaine qui se termine par la crucifixion.

Ils savourent les rencontres qu’ils ont eues avec lui quand il leur est apparu après sa Résurrection.

Ils le voient toujours vivant et ressuscité comme il l’avait promis.

Dans le sillage de l’Ascension, les disciples prennent conscience de l’absence physique définitive de leur Maître.

Il disparaît à leurs regards. Il s’élève dans le ciel.

Ils entendent des paroles qui leur disent

« Pourquoi regardez-vous vers le ciel ? Allez plutôt ans le monde et témoignez de ce que vous vivez maintenant ».

Voilà un départ qui crée une absence, mais qui est aussi rempli de promesses pour l’avenir.

Ce départ de l’Ascension ouvre les portes d’une nouvelle forme de présence du Maître.

Le message de Jésus a été livré. Sa mission est accomplie. Désormais, ce sont les disciples qui entrent en action, assurés du soutien invisible, mais bien réel, de Jésus Ressuscité, présent d’une façon mystérieuse, mais bien réelle.

Dans l’épisode qui clôt l’évangile de saint Mathieu qui vient d’être lu, les disciples se rappellent une des dernières rencontres avec Jésus Ressuscité où il leur avait dit : « Allez ! De toutes les nations faites des disciples : baptisez-les au nom du Père, et du Fils, et du S-Esprit, apprenez-leur à observer tout ce que je vous ai commandé. Et moi, je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde. »

Nous autres, nous sommes les héritiers des premiers disciples. Comme eux nous avons à nous remémorer l’histoire de notre salut, de notre rencontre avec Jésus Ressuscité. Cette rencontre s’est poursuivie pendant de nombreuses années et se poursuit encore. Elle a parfois connu des moments de nuits et de questionnements, ce qui est normal car nos yeux ne peuvent voir Jésus Ressuscité, nos oreilles ne peuvent l’entendre, nos mains ne peuvent le toucher. Il échappe à nos sens.

Comme dans le récit de l’Ascension, il disparaît à nos regards. Nous sommes comme les premiers disciples, un peu désemparés. Regardons-les. Leur façon de réagir est très éclairante pour nous.

Comment ont-ils réagi ?

Dans un premier temps d’appropriation de cette absence de Jésus, comme le raconte la première lecture, ils sont retournés au Cénacle ensemble pour méditer et découvrir le sens de cette absence qui les prenait au dépourvu.

Ils avaient cru que leur Maître Ressuscité reprendrait la tête de l’annonce du salut, peut-être qu’il apparaîtrait à des milliers et des milliers de personnes comme il l’avait fait pour eux.

Or il n’en est rien ! Ils se souviennent alors qu’il leur avait dit que c’étaient eux qui étaient choisis pour porter la Bonne Nouvelle jusqu’aux extrémités de la terre.

Alors que faire devant une telle mission ?

Ils empruntent le chemin de la prière

Les Apôtres choisis par Jésus et les autres disciples dont plusieurs femmes se mettent en prière autour de Marie.

Le deuxième temps d’appropriation de cette situation à nulle autre pareille sera vécu dix jours plus tard lorsque l’Esprit Saint se manifestera avec éclat forçant tout le monde à sortir du Cénacle et à annoncer que ce Jésus qui a été crucifié est ressuscité, qu’il est toujours vivant et qu’ils en sont les témoins.

Le témoignage des disciples devient alors une invitation à la conversion et à la foi en Jésus.

L’action de l’Esprit Saint décuplera leurs paroles et plusieurs se joindront à eux pour marquer la beauté de la nouvelle présence de Jésus dans le monde où il se fait présence par ses disciples qui témoignent de lui.

C’est désormais le « temps de l’Église ».

Celle – ci est faite Corps du Christ.

Elle représente le Christ présent au monde, signe du Salut parmi les nations.

Nous n’avons pas à nous perdre dans les nuages pour trouver Jésus. Il est là dans la communauté des croyants comme on le voit dans les Actes des Apôtres.

Il est là aussi toujours présent dans les pauvres, les rejetés, les persécutés, les déplacés, les réfugiés etc.

Il est là dans toute personne que je vois désormais comme mon frère et ma sœur.

L’absence vécue au moment de l’Ascension s’est transformée en présence ouverte et universelle. Tous peuvent rencontrer le Ressuscité par l’Eglise que nous formons.

Cette présence universelle est admirablement signifiée dans le sacrement de l’Eucharistie qui est accessible à toutes les personnes de tous les temps et de tous les lieux.

Il n’y a plus de limites de temps et d’espace.

Jésus Ressuscité se fait présent à tous ceux qui prennent la peine de le chercher et de le recevoir.

Pour conclure :

Que cette célébration de l’Eucharistique ( que nous allons voir, en ce jour de la Solennité de l’Ascension, à la télevision par KTO ou entendre à la radio RCF, faute de pouvoir y participer encore ,) soit pour nous une nouvelle rencontre avec Celui qui, disparu aux regards de ses disciples, continue d’habiter dans le cœur de ceux et celles qui croient en Lui et vivent de cette Foi..

Amen !

Père Joseph Houzé
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