Nourriture indispensable
Nous le croyons, l’Eucharistie est le Christ livré pour nous, dans son Corps et dans son Sang. Le peuple hébreu fit déjà l’expérience d’une nourriture céleste ou divine.
De Jésus lui-même, nous avons reçu ces paroles : « Ceci est mon Corps, ceci est mon Sang… Faites cela en mémoire de moi. »
Si le Jeudi Saint est l’événement anniversaire de l’institution de l’Eucharistie, chaque Eucharistie célébrée est à nouveau le grand événement.
Oui, Jésus se donne jour après jour, pour nous manifester sa tendresse et sa présence, pour reprendre une expression chère au Pape François. Oui, c’est la tendresse de Dieu qui est présente dans le Corps et le Sang de son Fils.
Cette tendresse guérit et apaise. Comme les mains des soignants expriment des soins, comme les gestes de tendresse expriment l’amour, le pain et le vin sont signes de sa Présence réelle. Devant l’Amour, nous sommes en émerveillement, devant la Présence de Jésus donné en partage, nous sommes en adoration. Mais s’il y a un amour fraternel partagé dans l’Eucharistie, cela nous conduit des paroles et des attitudes priantes vers un vrai partage jusqu’à la communion !
Et la communion n’est pas uniquement la réception de l’Eucharistie, elle nous envoie en mission, dans la communauté chrétienne et bien au-delà avec ces paroles : « Allez… dans la paix du Christ. ».
Allez répandre par votre vie la VIE que vous avez reçue et partagée.
L’Eucharistie n’est pas que célébration, elle est vie profonde et agissante.
Voici le Corps du Christ, livré pour nous ! Voici le Sang du Christ, versé pour nous ! | |||
Voici le Corps du Christ, livré pour nous ! Oui, vraiment, Seigneur, tu es le Dieu du partage. De tes mains qui relèvent et guérissent, tu romps le pain et tu le distribues pour que nous puissions reprendre la route, plus forts et plus confiants. Toi qui connais notre faim, donne-nous, Seigneur du partage, de goûter à ton pain de vie, sans jamais nous lasser. Voici le Sang du Christ, versé pour nous ! Oui, vraiment, Seigneur, tu es le Dieu du partage. Comme une source vive au cœur de l’été, tu fais couler le vin qui vivifie et désaltère afin que nous puissions reprendre la route, plus forts et plus confiants. Toi qui connais notre soif, donne-nous, Seigneur du partage, de boire à la coupe de ton sang versé, sans jamais nous lasser. Oui Seigneur, nous te le demandons ! | |||
Étrange Eucharistie dont l’annonce et les préparatifs eux-mêmes sont déroutants. À la question des disciples qui l’interrogent pour savoir où célébrer la Pâque, Jésus ne répond pas : « suivez les rubriques, suivez les règles… » mais « suivez un homme ». Et cet homme-là est si peu réglementaire qu’il porte une cruche d’eau, C’est que dans la répartition des tâches de la société juive de l’époque, le soin de l’eau revenait aux femmes - vieille parenté des eaux et de la mère. Or ici, c’est un homme qui porte l’eau. Comme s’il s’agissait bien d’inventer de nouvelles relations et de commencer une nouvelle création. C’est comme si déjà l’homme et la femme étaient libres de leurs stéréotypes,imposés par une société au masculin. C’est la fin des habitudes. Cet homme portant sa cruche est désigné. Il fait signe, il devient signe. Porteur d’eau, il sert de repère. C’est le passage d’une naissance. L’eau est toujours le rendez-vous de la mort et de la vie. Pour cette Eucharistie,Jésus n’a pas choisi la maison familiale, ni même la maison de Béthanie chez Lazare le ressuscité, ni même la maison de Pierre au bord du lac. C’est une maison anonyme. Ce cénacle est une maison étrangère,une maison d’étrangers. Ce cénacle est une auberge. Jésus ne célèbre pas cette Eucharistie au Temple ou à la synagogue mais au « bistrot »… Jésus va célébrer la liturgie familiale de la Pâque avec ses disciples, marquant ainsi que sa seule famille, c’est son Peuple. Ce n’est ni avec sa mère, ni avec ses « frères ou sœurs » que Jésus célèbre, mais avec les Douze qui sont le nouveau Peuple de Dieu. En célébrant la Pâque, Jésus suit les rites d’un anniversaire datant de Moïse. Mais entre ses mains, l’histoire cesse de bégayer et Jésus crée l’événement. Désormais,l’Eucharistie n’est pas un souvenir, c’est la mémoire du futur. Toi Dieu, qui as voulu que ton Eucharistie commence par le rendez-vous d’un homme inconnu, fais que chacune de nos messes soit la rencontre de tout l’homme et de tous les hommes en Jésus-Christ. Amen. |